Comité Local de Cohésion Territoriale : l’adaptation au changement climatique au cœur des débats

Jeudi 3 juillet, le Préfet de la Lozère, Gilles Quénéhervé, a invité les représentants des collectivités territoriales et des Territoires de projets à Chanac pour leur présenter la déclinaison départementale du Plan Nationale d’Adaptation au Changement Climatique.

Sujet d’actualité en ce début d’été placé sous le signe de la canicule, l’adaptation au changement climatique est au cœur de la planification écologique de l’Etat, avec la parution du 3ème Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC). Comme l’ont annoncé officiellement plusieurs scientifiques du GIEC, la perspective de limiter le réchauffement climatique à +1.5°C à l’horizon 2050 est désormais inatteignable du fait de la baisse trop modeste de l’émission de Gaz à Effets de Serre (GES), même si l’objectif d’atténuation doit rester l’objectif commun pour ne pas basculer vers des conséquences irréversibles.

Cependant il est du rôle de l’Etat et des collectivités locales d’anticiper ce qui ne pourra pas être évitable de manière à protéger les populations et définir des trajectoires d’adaptation aux fortes chaleurs mais aussi aux autres risques naturels qui vont se multiplier à l’avenir : inondations, glissements de terrains, multiplication des sécheresses et du risque d’incendies, coupure d’eau potable, hausse de la mortalité pour les populations les plus fragiles…

Agnès Delsol, Directrice de la Direction Départementale des Territoires de Lozère, a présenté les prévisions établies par les scientifiques sur l’impact de ce réchauffement climatique en Lozère : la Lozère sera elle aussi impactée par ces changements, avec pour certaines parties du territoire plus de 55 jours par an à plus de 30°C prévus pour 2050. Les zones les plus concernées sont les Cévennes, les Causses et la Vallée du Lot, mais les hauts-plateaux de l’Aubrac et de la Margeride seront aussi impactés, notamment par le risque sécheresse et la modification des milieux, rendant encore plus complexe la pratique de l’agriculture.

La raréfaction de la ressource en eau sera un sujet majeur des 2 prochaines décennies, certaines communes ne seront plus en capacité d’approvisionner leurs habitants en eau potable chaque été.

La présentation de ce diagnostic s’est poursuivie par celle des travaux menés avec l’aide de l’ADEME sur le Parc naturel régional de l’Aubrac et le PETR du Sud-Lozère, dans le cadre de la démarche TACCT. Ces démarches territoriales ont permis de mobiliser élus et habitants sur les conséquences du réchauffement climatique et les priorités à travailler ensemble pour maintenir l’habitabilité de ces territoires. Des trajectoires sont aussi dessinées afin d’agir sur ce qui peut l’être : meilleure isolation des logements et des établissements publics (écoles, EHPAD) pour prendre en compte le risque canicule, désimperméabilisation de certaines surfaces, économies d’eau, réflexion sur les modifications de pratiques en agriculture (cultures de céréales mieux adaptées, décalage des temps de pâturage et de fenaison…)

Ces réflexions et propositions se déclineront également pour les PETR dans leur Contrat de Relance de la Transition Ecologique, avec un avenant qui obligera à mieux prendre en compte la planification écologique dans les projets portés par les collectivités locales. Pour le PETR du Gévaudan-Lozère, l’adaptation au changement climatique sera également au cœur de l’aménagement du territoire avec le Schéma de Cohérence Territoriale, qui devra anticiper cet impact à l’horizon 2050 dans les politiques d’urbanismes et plus globalement dans la définition de la capacité d’accueil du territoire sans épuiser ses ressources.